Et maintenant ? On attend six mois ?

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  Discussions et avis personnel...après le 7 juin 2009

Je veux bien que le vote important pour Europe Ecologie soit la conséquence d'une prise de conscience, aussi soudaine qu'urgente, des citoyens pour l'écologie...mais à l'évidence, lorsque tu constates comme chez nous à Périgueux où la liste Bové réalise à 200 voix près le score du PS, c'est qu'il s'est produit au delà de la mobilisation classique des milieux associatifs "verts"...un "décrochage" massif et décisif de nombreux sympathisants de gauche, de militant(e)s PS , de ce marais électoral qui votait "régulièrement" par conviction pour le PS et pour ce qu'il représentait...En y ajoutant aussi bien des centristes "dégoutés" par le dernier débat TV de Bayrou, le vote Europe Ecologie a aisément pris de l'ampleur, il est devenu le "must" de la campagne !

Or cette fois-ci il n'y a eu aucun réflexe de vote utile PS (plus on avançait dans la campagne, plus l'abstention montait !), aucune volonté de favoriser le parti de gauche le plus puissant...au contraire, à mon sens les premiers qui ont sanctionné le PS ce sont visiblement..les militants PS qui n'ont pas supporté la faiblesse et la tristesse de cette campagne, n'ont pas pardonné les combines d'Aubry et sa dream team, et peu à peu s'est instauré un "climat"..une "petite musique" de désillusion, de défaite devant les décisions d'une équipe campagne qui se montraient de plus en plus catastrophiques, avec des slogans inefficaces, avec une absence de crédibilité ressentie sur le terrain au contact des citoyens au cours d'une campagne entre deux chaises, entre le national et une Europe dont on ne voulait surtout pas parler, débattre...

Tout ça a fini autour de théories fumeuses ou de malaises jamais dissipés...le SMIC européen inapplicable, l'union contre Barroso (alors que des partis européens socialistes votent pour lui !) et les ambiguités PSE/PPE.... sans parler d'une vidéo lamentable des MJS, sur le net, montrant deux jeunes faisant l'amour et où le préservatif PSE était censé se montrer plus efficace...et n'oublions pas la force de persuasion de la direction nationale à Solférino qui, dès le début soutenait que 20% ce serait très bien et qu'une semaine de campagne ça suffisait !

Le contraste avec la "longue" campagne...joyeuse, bien menée et festive (voir les morceaux de musique avec les candidats verts dansant...) d'Europe Ecologie... était saisissant, celà a sauté rapidement aux yeux de tous ceux, toutes celles qui, à gauche ou ailleurs, commençaient à "saturer" devant les incohérences organisationnelles du PS, et ces éternelles querelles jamais tranchées....

La dynamique de "l'envie" était avec Europe Ecologie...mais il faut être conscient que ce vote est très hétéroclite, il doit être consolidé et confirmé (au delà d'une élection qui favorise la dispersion), car maintenant il est essentiel pour les verts (et pour la gauche toute entière) de le faire fructifier et de démontrer une nouvelle efficacité "au quotidien" dans la mise en place d'une structure durable qui puisse représenter/vivifier l'écologie politique, négocier à gauche avec de nouveaux rapports de force et ceci dès les régionales.

Le PS minimise "à tort" le score d'Europe Ecologie...en tentant de cacher la propre déroute socialiste, par un effet habile et classique...on préfere compter le score de l'ensemble des formations de gauche et de se dire benoitement qu'on est, ouf, encore majoritaire !

Une fois de plus, repousser à plus tard les décisions..pourtant urgentes.

Sur le PS, impossible d'être aveugle...l'avertissement de cette élection, c'est aussi que les citoyens évoquent le fait que nous ne sommes plus crédibles, plus en capacité d'être une force de proposition, de transformation sociale et un mouvement d'espèrance avec un nouveau mode de société "à la clef"...combiné à celà résonne une forte critique sur la nature même de l'organisation démocratique interne, sur le fait qu'il n'y a plus rien à espérer après un congrès comme Reims, qu'on ne sort pas par le haut en tentant de controler le PS par la fraude....qu'on soit X ou Y.

Avec les division, les chapelles ou les écuries, les avis multiples des leaders dans les médias et l'absence de cohérence autour d'une ligne politique structurée...l'impression laissée est que le navire est ivre, pris dans une cure d'opposition durable.

Les replatrages d'Aubry, les six mois pour rénover (ça fait combien d'années qu'on attend ?), le manque d'ambition et la faiblesse du message...l'impression que Titine est là sur un fauteuil que personne ne veut, pour permettre à d'autres de se cacher avant 2012, tout celà ne peut dynamiser notre parti et ses membres, et comment Aubry pourrait elle être une authentique rénovatrice, indépendante...alors qu'elle doit son ascension aux éléphants du PS ?

Comment pourrait elle aller contre leurs intérêts vitaux ?

Il n'y a rien à en attendre..si l'on n'enclanche pas une véritable refondation "politique" d'envergure, le lancement d'une véritable dynamique mobilisatrice et ceci est attendu par les sympathisants, citoyens, militants,, nombreux cadres...pour que nous puissions "à nouveau" aller dans tous les quartiers, pour que nous ouvrions le parti et que des citoyens de toutes origines, tous niveaux...puissent s'y sentir bien et y prendre leur place, débattre et faire progresser collectivement une nouvelle structure de rassemblement à gauche ayant pour vocation de retrouver le pouvoir au niveau national, mais aussi de retrouver notre voie et d'être créatif, de permettre à nouveau au politique d'influer sur l'économie en Europe.

Totalement d'accord, alors, sur l'urgence environnementale et climatique...mais n'oublions pas "notre" urgence politique, celle de retrouver une fierté dans et autour du premier parti de gauche avec des possibilités de rassemblement crédibles (dans le respect de toutes les composantes)...ça nous évitera de continuer à voir X.Bertrand se marrer le soir d'élections, avec Boeckel et Besson à droite et à gauche avec leurs sourires narquois....et si c'était ça, retrouver notre force politique, notre dignité et notre humilité...avec des militant(e)s, élu(e)s de convictions et respectants leurs engagements dans un parti enfin soucieux de sa démocratie interne, ne résumant pas à la promotion de notables ou d'apparatchiks.

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