Freche....et les Harkis

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Les propos de G.Freche ont suscité, à juste titre, une vive émotion par la nature publique de propos inacceptables à l'encontre des Harkis, en tant que socialistes nous ne pouvons qu'être étonnés de tels dérapages verbaux pour des responsables politiques et qui ne grandissent pas notre parti.

G.Freche a présenté des excuses, expliqué la nature de la provocation et sa maladresse nourrie néanmoins de convictions, respect vis à vis de la communauté harkie et des rappatriés d'Algérie/Tunisie/Maroc.

Le PS en a pris acte (voir le communiqué ci-contre).

Jack Lang, pour sa part, a très bien expliqué la situation et recadré les circonstances ayant entrainé les propos de G.Freche.

Maintenant, passer son temps -en tant que socialiste-, à réclamer des sanctions de toutes natures..n'est-ce pas simplement faire le jeu de l'UMP ?

28/02/2006...Dernière nouvelle, F.Hollande a annoncé la suspension des instances nationales de G.Freche, et la commission des conflits du PS a été saisie.

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COMMUNIQUÉ DU PARTI SOCIALISTE
Le Parti socialiste a reçu vendredi 17 février une délégation de Harkis et enfants de Harkis (« Collectif justice pour les Harkis ») venue témoigner de leur colère et de leur tristesse, après les propos tenus par Georges Frêche le 11 février, et demander une sanction.

Le Parti socialiste a souhaité rappeler au cours de cette rencontre sa position :

- la communauté harkis mérite le respect de sa mémoire,
- les mots utilisés par Georges Frêche ont profondément blessé des hommes et des femmes qui ont fait le choix de la France et l’ont souvent payé de leur sang,
- le Parti socialiste a condamné et condamne ces propos inacceptables qui exigeaient des excuses publiques. Ces excuses ont été faites, ce qui n’est pas si fréquent en politique.

Le Parti socialiste rappelle son engagement pour la pleine reconnaissance des droits des Harkis dans la République.

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Comments

[Boris Yarko]

Modifier le statut de l'élu (en lui assurant les moyens de retrouver un emploi après son mandat), assurer la formation des élus, donner de la visibilité au travail des élus, sur tout cela nous sommes probablement d'accord.

Et ces réformes sont certainement nécessaires à établir avant la limitation à un mandat unique, j'en conviens comme toi.
Je ferai juste remarquer perfidement (c'est du à mon esprit pervers de gauchiste :) ) que tu te contredis : d'abord tu sommes les minoritaires d'appliquer à eux-mêmes dès aujourd'hui le non-cumul, puis tu déclares qu'il faut d'abord revoir le statut de l'élu pour que le non-cumul soit possible...

Cependant la seule vraie question qui compte c'est comment imposer cette réforme au parti.
Et pour cela il faudra une mobilisation des militants de différents courants.

1) Pourquoi ne pas créer un collectif en ce sens ?

2) Pourquoi ne pas pondre à plusieurs mains une contribution thématique au prochain congrès qui donnerait un plan d'action concret pour établir au contrat unique ?

3) Pourquoi ne pas analyser la situation exacte de chacun de nos élus, en valorisant les élus qui sont déjà non-cumulards, et faire pression sur ceux qui abusent le plus ?

4) Pourquoi ne pas faire pression sur nos élus pour qu'ils participent plus activement à la formation de nos militants ?

5) Pourquoi ne pas analyser clairement l'activité des élus cumulards (toutes tendances confondues) : notant leur assiduité, leurs résultats ?
Et pointer la conséquence inévitable du cumul : le sacrifice de certains mandats au profit des autres.
Ainsi que les problèmes le conflit d'intérêts entre les mandats.

[marsipulami75]

Sans polémiquer sur ce théme,
je remarque que malheureusement
sur la lutte contre
le cumul (excessif) de mandats...
entre socialistes,
il y a beaucoup de réflexions
sur ce théme avant les congrès..
mais dés qu'il s'agit de l'appliquer
à l'ensemble du PS, ça coince visiblement.

Sommes nous murs et prets à faire le grand saut ?

Il faudrait surement avant avoir crée un vrai
statut (solide) de l'élu, renforcer la formation
de cadres et penser aussi en termes d'implantation
locale (est-on prêt à dire qu'un député, ne peut
pas être maire ?)..voir analyser les rapports
avec les sections.

Mon avis, très personnel, c'est que ça ne verra
pas le jour avant..un long moment, car celà remettra en cause directement ou indirectement
les positions d'un grand nombre de nos responsables, éléphanteaux....

Ce qui me géne le plus, c'est que..pour les jeunes
qui désirent faire carrière au PS, faut être très patient et qu'il est dommage de ne pas utiliser
plus, mieux certain(e)s qui auraient la capacité
de bien représenter le PS.

[Boris Yarko]

Ah, la rénovation, ce graal inaccessible !

Chacun s'en réclame (voir les noms démagogiques de courants ou clubs - dont le mien - : Réformer, Rénover maintenant, Réforme et rénovation), mais qui l'applique ?

Plutôt que de rester dans des généralités voire des insinuations : "que le courant
ou la sensibilité...qui les propose, se les
applique à lui même..", observons la réalité objective.
Faisons la liste des élus non-cumulards par exemple.

Rénover maintenant :
_ Arnaud Montebourg (Député, pas d'autre mandat)
_ Christian Paul (député, cumulard : adjoint au maire d'une petite ville 1 400 habitants, vice-président du conseil régional de Bourgogne)
_ Jean Launay (député, cumulard : maire d'une petite ville : 1 200 habitants)
_ Geneviève Gaillard (Députée, non-cumularde)

Courant majoritaire :
_ Jean-Marc Ayrault (Député, cumulard : maire de Nantes 270 000 habitants, président commmunauté urbaine de Nantes)
_ Jean-Louis Bianco (Député, cumulard : président du conseil général des Alpes de Haute Provence)
_ Jean-Christophe Cambadélis (Député, non-cumulard)
_ Julien Dray (Député, cumulard : vice-président du Conseil régional d'Ile de France)
_ Gaëtan Gorce (Député, cumulard : maire d'une petite ville 5 500 habitants)
_ François Hollande (Député, cumulard : maire de Tulle 15 000 habitants)
_ Jack Lang (Député, cumulard : vice-président du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais)
_ Ségolène Royal (Députée, cumularde : présidente du conseil régional de Poitou-Charentes)
_ Dominique Strauss-Kahn (Député, cumulard : adjoint au maire de Sarcelles : 58 000 habitants)
_ Daniel Vaillant (Député, cumulard : maire du XVIIIe arrondissement de Paris 185 000 habitants)

Fabiusiens et alliés :
_ Claude Bartolone (Député, cumulard : adjoint au maire du Pré-Saint-Germain 16 000 habitants)
_ Laurent Fabius (Député, cumulard : adjoint au maire du Grand-Quevilly 27 000 habitants)
_ Alian Vidalies (Député, cumulard : conseiller général des Landes)

On remarquera malgré tout, que c'est à Rénover maintenant que les cumuls sont les moins criants.
Donc c'est bien le courant qui demande le mandat unique qui se l'applique le plus.

D'ailleurs, cette remarque : "Mais j'y place une condition, que le courant ou la sensibilité...qui les propose, se les applique à lui même..on avancera ainsi par petites touches.." n'est pas sans poser des problèmes.

1) Un courant minoritaire a peu d'influence (inconnu des médias, peu d'élus d'importance), lui demander de s'appliquer à lui-même le mandat unique alors que le courant majoritaire ne le fait pas : c'est lui demander de se priver encore plus d'influence dans un contexte où il en manque.

J'y suis pour ma part favorable, mais demander à un unijambiste de courir à cloche-pied lorsqu'on a ses deux jambes, ce n'est pas un peu démagogique ?

2) Je ne vois pas comment l'idée du mandat unique pourra progresser au sein du parti s'il ne doit être appliqué que par les courants minoritaires (faibles en élus) qui le demandent... Il faudra m'expliquer.

Pour imposer le mandat unique, il faut faire un palmarès des élus PS en fonction de leur dévouement à leur fonction (mandat unique) ou de leur ambition (cumul).

[marsipulami75]

Ne refaisons pas la campagne, avec nos divisions,
nos passions et nos convictions...

Je crois, que maintenant, nous nous devons
(en tant que socialistes) d'être pragmatiques..
malgré nos convictions (Oui/Non) respectables,
le résultat du référendum n'a pas permis
de continuer à aller de l'avant en Europe..
et beaucoup de doutes sont apparus
avec le choix des français,
avec des postures nationales plus qu'européennes.

Chez nous, un des éléments qui est resté,
c'est aussi une méfiance interne...
à peine camouflée...
vis à vis de camarades,
car on sait maintenant qu'un vote majoritaire
peut être contesté, attaqué avec des arguments
plus ou moins oiseux.

N'oublions pas...non plus....les fabusiens
qui ont contesté les chiffres, avant le congrès,
pour parvenir à un petit arrangement "accepté".

C'est une évolution notable, pour le PS en interne, car il ne faut pas se leurrer..
arriverons ensuite des polémiques
sur les adhésions dans les Fédé, la représentativité,la présence des jeunes
socialistes et les mandats,la parité,le l'équilibre au sein du parti..

Bien sûr il est possible de considérer
que celà est positif dans l'optique
d'une "éventuelle rénovation", mais avec
les présidentielles..les positionnements
pour les candidats "à la candidature"
socialistes, ça sera surement..plus du sport
afin de retrouver un équilibre/une cohérence
au sein du PS (avec ses courants, sensibilités,
ses ailes...) et de nous regrouper, unis
pour rassembler à gauche.

J'apprécie les propositions...
en particulier sur la rénovation,
sur le statut de l'élu/le mandat unique,
l'accession aux responsabilités pour
les camarades jeunes "compétents"..

Mais j'y place une condition, que le courant
ou la sensibilité...qui les propose, se les
applique à lui même..on avancera ainsi
par petites touches..

Comme dans tout parti, je ne crois pas
au chamboulement perpétuel et trop rapide..
il y a quand même des équilibres à respecter.

[Boris Yarko]

Marsupilmai, tu ne peux pas faire comme si personne n'avait jamais critiqué le clientélisme tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre parti.

Malheureusement, jusqu'à présent cette critique était inaudible.
Malheureusement, pour les médias, c'est la question du racisme qui seule compte.
C'est seulement la goutte d'eau qui fait, peut-être, déborder le vase.

Parce que jusqu'à présent la direction du parti n'a jamais véritablement sanctionné Frêche car elle ne voulait pas se priver d'une fédération sous coupe réglée de 5000 inscrits (officiellement).
Les responsables de la longévité de Frêche sont évidemment à chercher chez ceux qui ont eu la majorité à la commission des conflits depuis des années : dans le courant majoritaire du PS.

Après il faut voir aussi comment est traitée la nouvelle Secrétaire Nationale à la Rénovation par M. Hollande et on peut mesurer le désir de réformation du parti par la direction (cf. la lettre que Barbara Romagnan à F. Hollande il y a quelques semaines).

Pendant la campagne référendaire, je partage ton point de vue, d'autant que les membres de l'ancien NPS ont, globalement, respecté le vote des militants.

Mais ce qui m'amuse dans cette histoire : c'est que si c'est vraiment très vilain d'aller contre son parti en le débordant sur sa gauche, ça ne l'est jamais quand on le déborde sur sa droite.

Quelles sanctions pour M. Rocard après son soutien de la réforme des retraites de M. Fillon contre le point de vue défendu par son propre parti ?
La sanction fut terrible contre celui qui mit son parti en porte à faux : il fut nommé tête de liste aux européennes de 2004.

Et on pourrait multiplier les exemples avec MM. Rocard, Delors, Kouchner...
La dérive droitière est, elle, toujours bienvenue !

Et dernier paradoxe, un an avant le référendum, Jacques Delors faisait la liste de ses critiques contre le TCE lors d'un colloque à l'Institut François Miterrand :

La première, c'est la "clause de révision". Comment peut-on accepter ça alors que si, un jour, dans quinze ans, la Turquie adhère, quatre-vingt millions d'habitants, le système de décision n'irait pas du tout, déséquilibrerait le système.

Deuxièmement, on a ajouté dans ce texte, dit "Constitution", une troisième partie intitulée "les Politiques". C'est comme si, dans la Constitution française, chaque fois qu'on changeait de gouvernement, on changeait de constitution pour dire qu'on allait faire telle ou telle politique sociale. Une politique que vous appliquerez au jour le jour, ce n'est pas du ressort de la Constitution !

Troisièmement : l'Union économique et monétaire doit être rééquilibrée dans le Traité. C'est un point extrêmement important.

Et quatrièmement, sur la politique sociale : même avec les réserves que j'ai dites, on peut avoir un texte amélioré. Comme par hasard, les deux groupes de travail, là, qui n'ont pas fonctionné à la Convention, c'est celui sur l'Union économique et monétaire et celui sur le social. Mais sur ces quatre points-là, il faut revenir en arrière. Il faut revoir les textes.

Avant l'annonce du référendum, le PS avait des critiques profondes contre le TCE, après elles avaient mystérieusement disparues...

Les partisans du NON sont restés fidèles aux déclarations du PS qui ont précédé l'annonce du référendum, pas les partisans du OUI.
Je pense que c'est aussi un élément à prendre en compte.

En fait la démagogie a été la chose la mieux partagée du monde lors de notre débat interne sur le TCE :
_ démagogie de partisans du NON qui ont demandé un référendum interne dans l'espoir de l'emporter mais n'ont pas accepté son résultat,
_ démagogie des partisans du OUI qui se sont déjugés, qui ne cachaient pas leurs critiques sur le texte auparavant, et qui le trouvaient le meilleur possible après (DSK allant même jusqu'à dire dans Riposte que c'était un texte socialiste qu'il aurait pu écrire lui-même).

Effectivement, il y a de gros efforts à faire en terme de pratiques dans ce parti !

Maintenant quelles propositions concrètes développons-nous en regardant objectivement les errances de chacun ?