Après le vote socialiste français sur Bolkenstein

26 février 2006

Après le vote socialiste français sur Bolkenstein

savary Gilles Savary (Député Socialiste Européen et membre fondateur de Nouvelle Voix) est revenu sur le "non" des députés PS européens, lors du vote sur la version Bolkenstein "soft".

Son texte, très intéressant, montre bien nos contradictions de socialistes français et illustre les raisons d'une prise de position d'ensemble (à part deux abstentions) éloignée des réflexions du PSE.

pdf_icon_test8 SavaryNON.pdf

Savary note, suite au compromis PSE/PPE, que la nouvelle directive services..n'avait plus rien à voir avec la Bolkenstein originale...avec bien des avancées (et l'abandon de fait du PPO) permises par le brillant travail de la brillante rapporteuse socialdémocrate allemande Gebhardt, le poids des syndicats et des manifestations dans les pays européens.

Paradoxalement, la nouvelle directive services apparaissait..dépasser de loin les revendications développées au sein du PS français, mais celà n'a pas empéché nos députés européens (autour d'Hamon) d'opter pour une posture de refus lors de la première lecture devant le parlement.

L'obstination pour un "Non" isolationiste, sans ambition, et obstiné positionne les socialistes dans une attitude frileuse de refus de la construction européenne, de ses développements et de tout texte même lorsqu'il présente des garanties sociales/nationales.

Une orientation pour une Europe Française...avec un triste nationalisme rampant et beaucoup de démagogie, en tout cas bien éloigné des combats européens du PS sous F.Mitterrand.

Posté par marsipulami75 à 00:01 - Commentaires […] - Permalien [#]

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Directive Services...et La Poste

Commentaires

Fredogino

03/04/2006 09:46

Je vais lire ça attentivement. Gilles Savary est un des rares politiques à avoir eu le courage de se battre pour l'Europe et de s'y consacrer vraiment...

marsipulami75

06/03/2006 23:30

Je comprends que tu défendes à "bout de bras" nos députés PS européens, qui autour d'Hamon ont pris une position...d'ailleurs peut être temporaire, puisqu'il y aura surement plusieurs présentations devant le Parlement...et que les attitudes peuvent encore varier, en fonction des discussions entre groupes. Maintenant, une fois de plus..les socialistes qui resteraient dans une vision européenne "dogmatique", refusant tout marché (ne parlons même pas d'ouverture et de libéralisation... alors qu'effectivement nos sociétés bien françaises auraient tous les droits de profiter des marchés européens !) et...parlant de SIEG, comme d'un domaine fermé/national, sont malheureusement dans l'irréel ! Pour te prendre un exemple qui m'est cher, La Poste (SIEG marchand !), la libéralisation des services..ne se fera pas par Bolkenstein.. (elle en est exclue !) puisqu'elle a déjà commencé avant, et que de toutes façons d'autres directives services (97/67/CE) sont déjà là pour réguler les choses. De plus, La Poste...a anticipé le mouvement, prenant des participations dans des opérateurs en Europe, améliorant ses services...en pensant simplement à une conccurence sur les plis qui arrivera progressivement. Je ne pense pas que l'on soit si mal placé, si faible...et que nous ne résisterons pas sur des marchés où nous sommes des opérateurs historiquement bien implantés. Idem..sur les droits des employés dans les SIEG, on peut tout à fait les défendre...et arrêter ce discours "défaitiste" dès qu'on parle de l'Europe, de racourcis pour finalement n'en exprimer que des propos pessimistes, clairement visant à bloquer toute évolution. Sur Nouvelle Voix, je te laisse à ta polémique qui pour moi est stérile... Ne renversons pas les roles, pour l'instant, ce sont nos députés européens autour d'Hamon ( à part Savary et Rocard ! ) qui se sont isolés vis à vis du PSE... Bien sûr, on peut toujours obtenir plus.. Ne rabache pas non plus..le PPO, même quand il disparait..passe au pays de destination ! Je suis attristé de voir..simplement la confusion générée à Strasbourg par ce positionnement.

Boris Yarko

05/03/2006 22:24

Cher Marsipulami, En naviguant sur ce magnifique blog, j'ai déniché une intervention de Jean-Louis Bianco sur l'Europe et notamment la directive Bolkenstein. Mais étrangement, elle va à l'encontre de ta prise de position ci-dessus sur le rejet par les socialistes français de la nouvelle directive. pour que les choses soient claires, je cite le texte de M. Bianco : Je vous rappelle, mes chers collègues, qu'en mars dernier notre Assemblée s'était prononcée pour : - l'exclusion claire de tous les services d'intérêt général et pas seulement des services d'intérêt général non marchands - l'abandon du principe du pays d'origine - la reprise du processus d'harmonisation pour le droit applicable aux services - la présentation par la Commission Européenne d'une directive cadre sur les services d'intérêt général. Où en sommes nous ? Seule une partie des services d'intérêt général a été exclue du champ d'application. Nous avons toujours le principe de pays d'origine, il n'y a rien sur l'harmonisation, il n'y a pas de directive-cadre sur les services d'intérêt général A la lecture de cela je m'interroge sur la cohérence de la position de Nouvelle Voix, très critique avant l'adoption de la directive, puis regrettant le vote négatif après alors que les conditions que vous posiez vous-mêmes pour un vote positif (directive cadre sur les SIEG, exclusion de tous les SIEG de la directive, notamment) n'avaient pas été remplies. Pourrais-tu m'éclairer sur ce brusque revirement ?

Boris Yarko

03/03/2006 13:21

Quelque puissent être les différences d'analyse qui nous opposent, Marsupilami, je partage absolument ton constat d'un manque cruel d'intérêt de notre parti pour les autres partis socialistes... A quand des formations, des réunions, des études sur les grands courants européenns de pensée socialiste : qui partage l'axe new Labour-SPD ? qui se trouve sur une position plus proche des positions hexagonales ? qu'est-ce qui nous oppose réellement point par point ? quelles convergences ? Cette absence de curiosité, nous la payons cher au niveau des instances européennes. Le lobbying anglo-saxon est bien plus efficace que le nôtre (même s'il a lui-même des limites). Pourtant, on pourrait commencer tout simplement par jumeler les sections socialistes des villes qui sont elles-mêmes jumelées avec d'autres villes européennes. Cela ne me paraît pas d'une difficulté insurmontable, surtout à l'heure d'Internet. Mis à part nos efforts individuels dans ce sens, peut-être que nous pourrions envisager une contribution thématique sur ce point, avec des propositions concrètes lors du prochain congrès ? Une contribution trans-courants portée par des militants curieux de la politique européenne. Et surtout prendre le temps d'établir clairement nos divergences et convergences politiques thème par thème avec nos alliés socialistes, pour dégager des dynamiques, des propositions. Et cela dans la transparence, pour éviter le désastre du TCE : plus de texte parachuté qu'il faut accepter ou refuser en bloc. Associer les militants à la construction d'un projet avec un référendum commun au PSE par exemple et des possibilités d'amendements. Et surtout après un mandat clair avec des lignes jaunes pour les négociateurs socialistes des principales réformes européennes.

marsipulami75

01/03/2006 20:02

Sur le PSE, ce que je trouve dommage.... au niveau militants s'entend... c'est que disons nos "divergences" sur la nature, le cadre de l'Europe... ne nous permettent pas d'être globalement de véritables militants européens bien associés avec le PSE et d'y trouver notre juste place (sans renier notre identité bien sûr) ? Combien de jumelages, de réunions, de rencontres ont lieu entre nos sections et des adhérents de sections européennes ? Il y a là..encore beaucoup d'à priori, de réticences, et aussi de méconaissances. Sur l'Europe, elle est là, nous sommes dedant avec aussi..malheureusement actuellement pas mal de conservateurs de droite au parlement européen, bien des aspirations pour un libéralisme parfois incontrolé (voir pays de l'est).. mais je demeure persuadé qu'il ne faut pas sous-estimer le "courant" social, soucieux de la protection des plus faibles et qui..même à Strasbourg.. passe au sein de groupes politiques très différents. Nous avons concédé certaines prérogatives, certes, mais pour prendre exemple sur la Pologne..le progrès, l'amélioration des conditions de vie..a été stupéfiant en quelques annés (ce n'est pas contestable). J'ai dû mal à croire que le PS puisse vivre en "autarcie" de façon essentiellement nationale, alors que le combat se ménera dans les années à venir en Europe avec surement..des accords, négociations.